Climat : le changement, c’est maintenant !

DNA du 23 septembre 2015
Saint-Amarin – Le climat sur le devant de la scène Le changement, c’est maintenant

L’association Thur Écologie et Transports a invité Valérie Masson-Delmotte, coordinatrice au niveau mondial du 5e rapport du GIEC sur les climats passés, à parler du réchauffement. Dédé Barouin, dessinateur mulhousien, a émaillé la conférence de ses dessins en croquant très à propos les dires de la scientifique.

C’est une invitée de marque qu’a accueillie TET. Ingénieure, auteure d’une centaine d’ouvrages scientifiques et responsable d’un groupe au sein du Laboratoire des Sciences du climat et de l’environnement à Saclay, Valérie Masson-Delmotte est une paléoclimatologue de renommée internationale.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), créé en 1988, dont elle a coordonné le rapport, permet de fournir des évaluations détaillées de l’état des connaissances scientifiques, techniques et socio-économiques sur les changements climatiques, leurs causes, leurs répercussions potentielles et les stratégies de parade.
Coûteuses conséquences

La conférence-débat de Valérie Masson-Delmotte, très instructive, a été malheureusement trop peu suivie, au goût des organisateurs, notamment par les élus de nos vallées, pourtant invités. Elle était organisée dans la perspective de la COP 21, prévue début décembre à Paris, celle-ci devant aboutir à un accord international sur le climat permettant de contenir le réchauffement global en deçà de 2 °C. À condition que les États en décident ainsi…

Pour Valérie Masson-Delmotte, « le climat est un enjeu politique majeur. 1 000 chercheurs en France et 20 000 dans le monde s’appliquent à l’étudier avec transparence, rigueur et exhaustivité. L’accumulation d’énergie dans le système climatique est sans équivoque : beaucoup de changements observés sont sans précédents à l’échelle des dernières décennies à millénaires et ne sont pas dus à des phénomènes naturels ».

Avec simplicité, la scientifique explique que l’influence humaine sur les échanges de rayonnement entre la Terre et l’espace conduit à une accumulation d’énergie dans le système climatique.

« L’amplitude du réchauffement dépendra des rejets de gaz à effet de serre (gaz carbonique -CO²-, méthane –CH4- et protoxyde d’azote – N2O) dans l’atmosphère. Ces événements entraînent et entraîneront des effets en cascade catastrophiques (rendement agricole en baisse, fonte de la banquise arctique avant 2050, niveau des océans en augmentation, vagues de chaleur plus fréquentes et plus longues, réfugiés climatiques, etc..).
« Être acteur du changement est une chance, pas un fardeau »

Si le tableau dressé très succinctement ci-dessus est pour le moins alarmant, Valérie Masson-Delmotte, pour répondre aux nombreuses questions d’un public attentif, a confié qu’elle « revendique d’être sceptique en remettant en cause, avec ses collègues chercheurs, toutes les données analysées ».

« Personnellement, je pense que c’est à chacun d’être acteur du changement, et que ceci est une chance et non un fardeau. La mobilisation doit devenir un plaisir d’être ensemble dans l’action. Nous nous devons d’accompagner les jeunes générations. L’innovation peut être un facteur de compétitivité sur lequel il faut jouer. Même si les États s’engagent modestement, je crois que la société civile peut montrer son engagement positif en innovant et en pesant sur le pouvoir politique ».

Si la COP21 aboutit à l’engagement des États en faveur de la limitation du réchauffement climatique, les problèmes de réchauffement ne disparaîtront pas pour autant : les rejets de gaz à effet de serre forment une courbe dangereusement ascendante qui mettra des décennies à se stabiliser.

TET : 19 rue du Puits 68550 Saint-Amarin 03 89 82 14 75 ; contact@thur-ecologie-transports.fr

Dimanche 11 octobre à 17 h au CAP de Saint-Amarin, projection du film « Le Tafta, libre-échange ou libres citoyens » suivie d’un débat animé par Richard Elsner coordinateur d’un réseau européen de PME

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