En haute mer, le verre est à moitié vide

En haute mer, le verre est à moitié vide

Du 7 au 18 mars s’est tenu au siège des Nations-Unis à New-York la quatrième Conférence BBNJ (sur le droit de la mer, portant sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale). Cette session intergouvernementale devrait être un instrument juridiquement contraignant se rapportant à la Convention de l’ONU ad-hoc.

Le fait est que le gigantisme océanique est situé au-delà des zones sous responsabilité des Etats côtiers, mais dont la fréquentation s’amplifie significativement ces dernières décennies. Or, sa préservation écologique n’a pas moins d’importance que celle du plancher des vaches. Le transport maritime, la pêche, la recherche scientifique, l’exploration des grands fond, la pose de câbles… voire de pipelines. Bref, un flux continu et croissant repose sur un vide juridique en mal de protection de cet environnement.

Aucun traité n’a pu être ratifié sans qu’il n’y ait renoncement : le verre est à moitié plein ! Cet optimisme est partagé par l’ensemble des participants, dont Olivier Poivre D’Arvor, ambassadeur français des pôles et des enjeux maritimes. S’ils sont simples à expliquer ils le sont moins à savoir préserver la biodiversité marine. Pour OPDA : « Ce sont des discussions longues, techniques, mais qui se passent bien. Il n’y a pas de blocage malgré le contexte géopolitique actuel. Une cinquième session devrait probablement avoir lieu cet été, elle sera conclusive avant la fin de 2022 ».

La raison de cet optimisme est que ces deux semaines d’échanges ont donné lieu à de véritables débats entre diplomates, à des échanges techniques, des esquisses de compromis et des partenariats stratégiques, plutôt qu’à de simples déclarations solennelles de la part d’Etats opposés ou favorables.

A l’origine, le texte fondamental, signé en 1982, est vide. Pour les Nations Unies il est indispensable d’y remédier : profiter de la progression de la conscience de l’importance du monde marin pour la vie sur Terre est le leitmotive actuel. En fin d’année, la conclusion pour le Futur traité international prendra la forme d’un outil juridique contraignant, il portera sur quatre piliers. A PES, on se dit que c’est pas gagné ! Il suffit de constater amèrement la position des industriels et des financiers suite aux COP.

Canicule en Antarctique

Vendredi 18 mars : – 11,8 °C. C’est le record de chaleur absolu, tous mois confondus, jamais enregistré sur le plateau antarctique. Cela représente 40 °C de plus que la température moyenne en cette période de l’année sur la dernière décennie. Alors qu’en février le continent de glace atteignait sa superficie la plus basse jamais enregistrée, le rapport du Giec prévoit que le réchauffement climatique frappera davantage les pôles.

Politis 24.03.2022

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