Nous détestons les bassines

Mobilisation contre les méga-bassines

Plus de 7 000 personnes manifestent et démontent le réseau de pompage de la bassine en projet d’Epannes


Ce samedi 26 mars, plus de 7 000 personnes se sont rassemblées dans les Deux-Sèvres à la Rochénard, une mobilisation d’une ampleur inédite contre les projets de méga-bassines qui accaparent l’eau dans la région. La manifestation s’est poursuivie par le démontage du réseau d’alimentation d’une future bassine, qui prélevera l’eau au détriment des besoins des habitants de Vallans en eau potable.
Le cortège festif et coloré s’est rassemblé sur le site d’un des projets de bassine de 220 000 m3 et 7 hectares, Sev5, où habitants, paysans, syndicalistes, naturalistes, militants du climat, ont rappelé leur détermination à stopper ces projets pour protéger et partager les ressources en eau. Munis de bêches, de plants et de semis, les participants ont encerclé puis replanté et occupé l’espace de cette bassine en projet… devant appartenir, entre autres, au président de la FDSEA des Deux-Sèvres.

https://reporterre.net/Tout-le-monde-deteste-les-bassines-dans-les-Deux-Sevres-une-grande-manifestation-pour-proteger-l-eau  et https://lessoulevementsdelaterre.org/ ou http://lesamisdelaconf.org/2022/03/18/deux-sevres-25-27-mars-printemps-maraichin/

Les manifestants ont ensuite excavé et prélevé plusieurs sorties d’eau du réseau de pompage de la bassine en projet d’Epannes.

Caractéristiques d’une bassine

La bassine est un ouvrage creusé, terrassé et étanchéifié, constitué d’une cavité recouverte d’un film d’étanchéité. Sa capacité est le plus souvent aux alentours de 200 000 m3. Il est rempli durant l’hiver en pompant dans la nappe phréatique, ce qui la différencie de la retenue collinaire qui est remplie par les eaux de surface, de ruissellement, sur un terrain généralement en pente. La bassine permet de déplacer les prélèvements dans la nappe de la période estivale vers la période hivernale, elle ne permet pas de stockage supplémentaire.

En France, face aux canicules et sécheresses de plus en plus fréquentes, les bassines sont encouragées par la FNSEA et le ministère de l’Agriculture1, subventionnées jusqu’à 70 % par les agences de bassin, certains départements, certaines régions (après étude d’incidence sur l’eau au titre de la loi sur l’eau). – Source : WikipédiA

Benoît Jaunet, à gauche, co-porte parole de la Confédération paysanne. | ARCHIVES CO

Lors de la dernière manifestation, le débâchage d’une bassine et le démontage d’une pompe avait montré la fragilité de ces infrastructures, encore démontrée aujourd’hui par le prélèvement et la mise hors service de cette partie du réseau – malgré un dispositif policier disproportionné et portant atteinte à la liberté de manifester. Une nouvelle d’autant plus importante que ce réseau de pompage devait servir à détourner l’eau des habitants de Vallans, mais aussi à concentrer les droits d’eau pour une poignée d’exploitants agricoles, au détriment de tous les autres. Ce montage démontre bien que les bassines serviront à augmenter les prélèvements d’eau et pomper toujours plus dans les nappes phréatiques, malgré ce que veulent faire croire les promoteurs de ces bassine.

En fin de journée, malgré les tentatives répétées de bloquer l’arrivée des tracteurs et les interdictions préfectorales, les manifestants ont finalement réussi à faire la jonction avec eux, alors même que les paysans sont les premières victimes de ces projets d’accaparement d’eau, typiques de ce modèle agro-industriel.
L’ampleur et la détermination inédites de ce nouveau rassemblement ne sont pourtant qu’un début : les manifestants appellent d’ores et déjà à un printemps maraichin et à plusieurs mois de mobilisation intense contre les méga-bassines tant que ces projets ne seront pas stoppés.
Alors que le gouvernement semble vouloir soutenir et financer tous les projets de méga-stockage d’eau en France et suite au Varenne de l’eau, co-piloté par la FNSEA et les agro-industriels,
Alors que la société anonyme des Deux-Sèvres se targue du remplissage d’une première bassine à Mauzé-sur-le-Mignon, dans un contexte de grave déficit hydrique des nappes phréatiques et des rivières,et annonce pouvoir démarrer trois nouvelles méga-bassines (Priaires, Epannes et Sainte Soline),
Alors qu’en réponse, des débâchages de bassines se multiplient en Poitou-Charentes,
Nous amplifierons toujours plus notre mobilisation et nos résistances face à ces projets aberrants. No bassaran !

Selon la page web sur You-tube Les Ainébuleuzes Melle :

Les problèmes d’eau ne sont pas agricoles, au contraire ! La France va construire des milliers de réserves collinaires (Caussade) pour protéger la population des inondations qui font des millions d’euros de dégâts tous les ans (et même des morts …), La France va construire des milliers de bassins de rétention (bassines, en Deux Sèvres) pour mettre aux normes les rejets urbains (eaux de ruissellement et eaux usées). En Nouvelle Aquitaine, une simple mise aux normes des rejets urbains dépasse très largement les besoins en irrigation de la totalité de la Surface Agricole Utile, plus de 5 milliards de m3 pour 4 millions d’hectares ! Depuis la covid 19 les ARS ont mis le nez dans les rejets urbains qui polluent massivement et illégalement les rivières, avec le risque de contamination au covid des bassins ostréicoles l’état va mettre enfin aux normes les villes, la mise aux normes consiste simplement à sortir les tuyaux des rivières pour les envoyer dans des bassins de rétention ! Rien que pour la ville de Niort le potentiel en eaux usées et pluies dépasse les 40 millions de m3 … Pour l’Agglo de Bordeaux c’est 1 million de m3 par jour … 80% des assainissements collectifs sont hors normes, les rejets ne sont pas propres mais conformes aux exigences des services de l’état … il faut savoir aussi qu’à chaque grosse pluie les stations débordent (il est interdit de polluer les milieux naturels et les milieux aquatiques sont plus fragiles que les sols) . Actuellement les polluants sont dilués dans les cours d’eau, 40kg de polluants, même dilués c’est toujours 40kg de polluants qui finissent dans la mer via les bassins ostréicoles. Des épidémies de gastro-entérites ont eu pour origine les matières fécales de station d’épuration, on y retrouve aussi des traces de Covid, que se passera t il si la prochaine pandémie est plus virulente et qu’elle contamine tous les bassins ostréicoles ?

En Charente maritime, la LPO se mobilise contre les bassines :

https://www.youtube.com/watch?v=PvqPDY-gxsY

Les militants anti-bassines volent la vedette à la FNSEA à Niort : https://www.youtube.com/watch?v=gDhWCjrBv1w

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